Irrigation : les oppositions aux réserves se multiplient
Dans le Cher, la résistance face aux projets de stockage d’eau s'amplifie. La chambre d’agriculture prend la parole.
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« Nous devons calmer le jeu, mais également rétablir des vérités », a expliqué posément Étienne Gangneron, président de la chambre d’agriculture du Cher lors d’une conférence de presse organisée le 12 janvier 2024. Depuis quelques mois, la résistance face aux projets de stockage d’eau dans le Cher prend de l’ampleur.
Les opposants manifestent
Le collectif « Bassines non merci Berry », ainsi que l’association de veille environnementale du Cher, ont manifesté devant la chambre d’agriculture et se disent prêts à intervenir pour retarder les travaux. Trois projets sont récemment sortis de terre autour de Bourges, trois sont en préparation (à Quincy, vers Baugy et Les Aix-d’Angillon), et une vingtaine seraient en réflexion, selon la chambre d’agriculture.
Ces projets individuels, entre 50 000 et 100 000 m³, d'une surface inférieure à trois hectares (1), sont approvisionnés avec de l'eau pompée dans la nappe du jurassique supérieur, et accompagnés par les services de la chambre. « Les réserves sont une des clés pour maintenir un système agricole résilient face à la transition écologique », insiste Étienne Gangneron.
Maintenir les porte-graines
Cette semaine, la polémique s’est cristallisée autour du projet aux Aix-d’Angillon. Le 16 janvier 2024, les opposants devaient organiser une conférence avec une chercheuse en hydrogéologie. Le 18 janvier, ce sera au tour des experts de la chambre d’agriculture. Les connaissances scientifiques sont au cœur des débats.
Portée par Sylvie Hatiez, pour la SCEA Chaumelle (200 hectares), la réserve d’eau de 63 800 m³, permettra de maintenir des contrats. « Sans irrigation, nous ne pourrons plus répondre aux contrats de porte-graines qui font la valeur ajoutée de l’exploitation », explique l'agricultrice, qui cultive 26 hectares de semences et qui s’est énormément documentée sur la pluviométrie du secteur.
Contrairement à d’autres projets, celui-ci est financé à 100 % par l’exploitante, sans subvention publique. La chambre d'agriculture estime le coût d’une réserve à environ 6 €/m³, soit plus de 380 000 € pour le projet aux Aix-d’Angillon.
(1) Soumis à déclaration et non à autorisation préfectorale.
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